top of page

C'est quoi la psychonutrition ?

  • Photo du rédacteur: Julie Augustin
    Julie Augustin
  • 18 avr.
  • 4 min de lecture


La psychonutrition est un terme un peu flou, récent, ne faisant l'objet d'aucun consensus ou définition exacte. Alors que penser, que croire, mais surtout que faire ?

Plusieurs définitions de la psychonutrition existent :


  1. Psychonutrition = Nutrition du cerveau


Le cerveau est un organe constitué à 75% d'eau, pesant environ 1,3kg mais consommant 15 à 20% de l'apport énergétique global.

La source d'énergie privilégiée du cerveau est le glucose (on le dit gluco-dépendant), qui provient des glucides contenus dans les aliments. Cela ne signifie pas qu'il faut manger des bonbons ou sucrer son café pour alimenter le cerveau en énergie (pas de bol !) mais que les glucides complexes issus des féculents sont convertis, stockés puis redistribués pour que le cerveau soit alimenté en glucose de manière régulière.


Outre ses besoins énergétiques, le cerveau est constitué de nombreux neurones (ou plus simplement les nerfs) qui conduisent les signaux électriques générés. Pour que la conduction soit efficace, les neurones sont entourés d'un corps gras appelé la myéline. Afin de maintenir son fonctionnement, il est donc important de veiller à consommer des graisses de qualité, et particulièrement des matières grasses riches en omega 3, provenant des noix, du lin, de l'huile de colza extraite à froid, et des poissons gras (idéalement des petits poissons comme les sardines, les maquereaux, les harengs, etc.)


Par ailleurs, comme tout autre organe du corps humain, le cerveau a des besoins protéines, vitamines, et oligoéléments.



  1. Psychonutrition = Influence du contenu de l'assiette sur la santé mentale


Dans cette interprétation, on creuse, on détaille un peu plus les liens entre l'alimentation et la santé mentale. Ce courant est vulgarisé notamment par le Dr Guillaume Fond, psychiatre et chercheur. Ses vidéos sont nombreuses, ses propos clairs et il a même écrit deux livres sur le sujet.

Pour résumer (c'est un peu rapide et réducteur, je vous laisse creuser !) :

  • Bien nourrir son microbiote, en mangeant des aliments riches en fibres (céréales complètes, semi-complètes, légumineuses comme les lentilles, les pois-chiches, les pois-cassés, les légumes et les fruits de bonne qualité, frais, locaux, de saison), en ajoutant des aliments fermentés (kefir, légumes lacto-fermentés, yaourts, fromages artisanaux) régulièrement. En effet les interactions entre microbiote et cerveau sont établies (voir aussi Denis Riché, auteur de Comment notre microbiote gouverne notre cerveau).

  • Consommer des acides gras poly-insaturés, et notamment les omega 3

  • Veiller à avoir une consommation suffisante de protéines qui permettent la synthèse de neurotransmetteurs et contribuent à l'équilibre psycho-émotionnel

  • Limiter les aliments ultratransformés (sodas, plats préparés, snacks, etc.)

  • Plus largement mais je digresse, outre l'alimentation, le mode de vie a un impact important sur la santé mentale : pratique sportive modérée, respiration, gestion du sommeil et du stress...


Beaucoup de ces conseils sont communs à la micronutrition. D'ailleurs dans la formation de micro-nutrition il y a un module complet sur le cerveau.



  1. Psychonutrition = réparation de la relation à la nourriture


Ici on est plutôt dans l'idée que les tentatives de contrôle du corps et de l'alimentation induisent des comportements dysfonctionnels. Ces comportements ne conduisent pas tous (heureusement !) aux troubles des conduites alimentaires mais ont parfois une grande influence sur la qualité de vie de la personne.


Voici un schéma de fonctionnement 'classique' :


Je me trouve trop gros(se), je veux perdre du poids


DONC


Je mange un petit déjeuner 'parfait', un muesli que je n'ai aucun plaisir à manger par exemple, en faisant très attention à la quantité

Puis une salade composée, c'est nickel pour le midi, pas trop lourd...

Quand je sors du boulot je suis crevé(e), stressé(e), j'ai pas fini ce que je devais faire


J'arrive chez moi après avoir récupéré mes enfants au périscolaire, ils se disputent déjà sur le chemin du retour 😖


je commence à préparer le dîner / souper...


ET


je tombe sur le fromage qui me supplie de le déguster

J'enchaîne sur un morceau de pain, puis quand même je veux faire attention je croque dans une carotte c'est moins pire... et jusqu'à l'heure du repas je mange sans discontinuer, en gérant les devoirs, les disputes, les douches...


Je finis la journée bien énervé(e) contre moi-même, en ayant mangé sans aucune conscience, d'ailleurs au moment du repas je n'avais pas faim...


DONC


j'alimente des pensées négatives à mon sujets : mon corps me déplaît, je n'y arriverai jamais, je n'ai aucune volonté... mais je ferai mieux demain c'est sûr !


Mon exemple est un peu caricatural mais l'approche 'psychonutritionnelle' consistera dans ce cas à rétablir un équilibre global en veillant à ce que les besoins du corps soient couverts ET à aider la personne à prendre conscience de la manière dont son comportement s'entretient et lui donner accès à des outils pour mieux comprendre les émotions qu'elle traverse, les accepter, adopter des comportements plus ajustés.



Conclusion

Loin de moi l'idée de lancer une polémique sur la terminologie ou une querelle de clocher. En réalité selon la problématique rencontrée par une personne, le professionnel de santé consciencieux et bien formé est capable d'intégrer toutes les dimensions citées ci-dessus et orienter ses conseils dans une direction avant une autre, en fonction de ce qui sera ressorti de l'anamnèse.



Comments


bottom of page