
Le 2 juin c’est la journée mondiale des troubles des conduites alimentaires (TCA).
J’avais envie de revenir sur ce sujet, car justement j’accompagne en ce moment deux jeunes filles/femmes souffrant de cette maladie.
1. Définition : qu’est-ce qu’on entend par TCA
TCA est l’acronyme de Trouble du Comportement (ou des Conduites) Alimentaire.
Il désigne les pathologies suivantes :
Anorexie mentale
Maladie qui entraîne une réduction drastique des apports alimentaires associée à une peur intense de la prise du poids.
90% des cas d’anorexie mentale sont des jeunes filles
La maladie apparaît le plus souvent autour de 12-13 ans ou de 18-19 ans
Elle peut basculer vers une forme boulimique
Boulimie
La boulimie désigne la survenue récurrente de crises, au cours desquelles la personne ingère une quantité importante de nourriture en un temps limité, avec un sentiment de perte de contrôle. Ces crises sont associées à des comportements de compensation pour prévenir la prise de poids (vomissements, prise de laxatifs, privation, activité physique)
90% des personnes souffrant de boulimie sont des jeunes filles
Hyperphagie boulimique ou Binge Eating Disorder
Comportement de type boulimique sans stratégies de compensation
D’autres formes moins typiques existent également
2. Quelques indices pour repérer une possible anorexie
Présence de pensées obsessionnelles et de rumination en lien avec le poids et l’alimentation
La pesée détermine les choix alimentaires
Mise en place d’astuces pour manger moins (boire de l’eau, rechercher des aliments pauvres en calories, éviter de manger en famille, etc.)
Mettre en place des comportements compensatoires (hyperactivité physique par exemple)
En cas de doute, il existe un questionnaire simple que l’on peut proposer :
3. Quelle prévention ?
Travail sur l’estime de soi dès l’enfance, indépendamment de l’apparence
Valoriser une image corporelle positive : adopter des comportements favorables à une bonne santé
Limiter (chez le jeune adolescent) l’accès aux réseaux sociaux, en discuter avec eux
Donner l’habitude d’une alimentation variée et équilibrée : aucun aliment ne fait grossir !
Eviter, d’une manière générale, les commentaires sur l’apparence physique
4. Traitements
La prise en charge d’un trouble du comportement alimentaire est multidisciplinaire : psychologue ou psychiatre, médecin, diététicien ou nutritionniste.
Alerter dès que possible le médecin de famille, qui pourra peser, mesurer et demander la réalisation de tests biologiques pour vérifier l’état de dénutrition
5. Rôle et difficultés de l’entourage
La famille ou l’entourage du malade a un rôle à jouer dans la détection (plus celle-ci est précoce plus les conséquences du trouble ont des chances d'être limitées) et l’accompagnement, en maintenant un cadre et en garantissant la sécurité du malade au moment des repas, en se montrant encourageant et bienveillant. A ce titre, plus la famille est informée voire former, plus elle sera en mesure d'accompagner et protéger.
L’entourage est souvent dérouté par ce mal invisible : cela semble si facile de manger !
Il assiste à une perte de contrôle, la maladie prenant le pouvoir. Il convient alors de recadrer le malade en lui expliquant que ce n’est pas lui qui ne souhaite pas manger mais la maladie
De même, il est possible d'expliquer au malade que son état de tristesse est lié à la faiblesse de ses apports énergétiques
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